Attention, billet très égocentré. Vous voila prévenus.
Étant jeune j'ai reçu de mes parents une éducation plutôt stricte concernant les devoirs scolaires. Mais dans le même temps extrêmement libre, alors même que je n'étais qu'en primaire.
Le deal était on ne peut plus simple: je pouvais m'amuser autant que je le souhaitais dès lors que mes devoirs scolaires étaient faits, et par moi-même uniquement. Je n'ai d'ailleurs jamais compté sur mes parents pour m'y aider - et ce n'est pas un reproche - mais je devais trouver les solutions seul, qu'importe le temps à y consacrer.
Par ailleurs, je n'avais pas non plus le droit à la sempiternelle question "As-tu fini tes devoirs?", puisqu'il y avait une parfaite relation de confiance et que mes parents m'avaient de toute manière bien fait comprendre que toute tentative de filouterie serait rapidement débusquée (merci maîtres et maîtresses, sournois participants de ce chantage pas si odieux), et fermement sanctionnée.
En bref, le terreau de l'autonomie. Et, avec du recul, un véritable cocktail explosif.
On se plaint de nos jours du temps passé par nos jeunes devant les écrans. Je n'ai pas fait exception, même il y a trente ans de cela. Avec peut-être une nuance. Il faut dire qu'avec un grand-père fan de jeux de lettres, la grille des programmes d'Antenne 2 et France Régions 3 n'avait plus aucun secret pour moi: Des chiffres et des lettres, Motus, Pyramides, Questions pour un Champion... La totale. Mes premiers mots auraient presque pu être "le compte est bon" plutôt que "maman". Coïncidence ou pas, j'avais appris à lire, écrire et compter bien avant le CP, où j'ai passé quinze jours tellement je m'ennuyais comme un rat mort.
Me voila donc propulsé à six ans en classe de CE1, débarquant dans un groupe quinze jours après les autres, où vous êtes directement étiqueté et prié de vous mettre au pas, en cadence s'il vous plaît.
À vrai dire je n'en garde pas vraiment un bon souvenir, même encore aujourd'hui. Le niveau zéro de l'intégration.
La pression. Des parents, des enseignants, des copains. Et la mienne. À l'âge où habituellement on fait des plans de batailles de Lego, j'organisais déjà mes devoirs sur un joli tableau Veleda qui trônait dans un coin de la chambre. Hors de question de décevoir, et de me mettre une honte intergalactique. Ou au moins, inter-cour-de-récré.
J'ai donc eu tout le loisir de tester et créer tout un tas de méthodes différentes pour y parvenir. Dont une qui m'a suivi ensuite tout le long de ma scolarité tellement je la trouvais simple et efficace, dès le collège.
Alors aujourd'hui, je ne suis pas devenu officier militaire ni ne conçois de plan tactique - bien que j'apprécie les jeux de stratégie - mais j'ai toujours autant plaisir à noircir un tableau Veleda pour transmettre mon savoir et mes expériences sur l'organisation, à qui veut bien porter l'œil et l'oreille. Si vous souhaitez en être, jetez un oeil sur cette page, et à bientôt!
Image par Mabel Amber de Pixabay